CANTON DE LA ROCHETTE
Alerte à la fièvre charbonneuse: 500 bêtes à vacciner
par La Rédaction du DL | le 04/08/09 à 05h03
La course contre la montre a commencé au-dessus de La Rochette. Éleveurs et services vétérinaires mettent les grands moyens pour tenter de prendre de vitesse la bactérie qui transmet la fièvre charbonneuse aux mammifères domestiques et sauvages. « Ça arrive comme un coup de fusil et ça vous plie une vache en 4-5 heures », explique le Dr Didier Barozet, vétérinaire à Pontchara, rencontré ce lundi en pleine séance de vaccinations dans l'une des trois exploitations touchées sur la commune d'Étable.
La menace est prise d'autant plus au sérieux que le dernier épisode dans cette vallée avait touché près d'une centaine de bêtes en 1997.
Les vaches mais les chevaux aussi
« C'est d'autant plus traître que ça ne prévient pas. Vous voyez votre vache en pleine forme et le soir elle à 40° » constate Jean-Paul Meugnier, l'un des éleveurs concernés.
Quelques kilomètres plus bas, son collègue Robert Troillard a eu la même surprise quand il a vu la première bête malade : « J'ai cru à un coup de chaleur. Et j'ai vite compris que c'était plus grave. »
Dans la commune voisine de La Table, c'est un cheval qui est mort hier matin. "Un phénomène plus rare, même si tous les ruminants sont concernés", explique Laurence Denis, directrice adjointe de la DDSV (Direction départementale des services vétérinaires), chargés de prescrire et de superviser les mesures de vaccination, de surveillance et de limitation des mouvements d'animaux.
Elles s'imposent d'autant plus que les cantons de La Rochette et de Chamoux sont encore très agricoles.
Le retour de "la maladie des champs maudits"
Ils comptent un grand nombre d'exploitations de vaches laitières, mais aussi de troupeaux de moutons, de chèvres et d'élevage de chevaux. Près de 500 bêtes sont à vacciner au plus vite. Sans négliger les mesures sanitaires concernant les humains.
Si aucun cas n'a été mis en évidence, le charbon est une maladie transmissible à l'Homme par voie cutanée, en cas de manipulation d'animaux malades. Plus rarement, il peut être transmis par voie respiratoire par inhalation des spores. D'où ce commentaire désabusé de Robert Troillard : « Non seulement on perd des bêtes et on doit soigner les autres mais on se retrouve sous antibiotiques ! »
La fièvre charbonneuse porte bien son nom : "maladie des champs maudits". Elle provient d'un germe qui peut persister dans la terre plusieurs dizaines d'années et même plus d'un siècle. Comme une épée de Damoclès. Elle revient cette année dans un secteur qui ne l'avait pas subie depuis douze ans. En juin 2000, c'était dans les Bauges.